Monda Pupo :
des petites poupées
au look singulier
et
aux multiples impacts !
Monda Pupo, une entreprise créée par 7 jeunes, soutenue par LJE (Les Jeunes Entreprises) engagée pour le changement social et environnemental ! Découverte d’une initiative citoyenne où l’innovation et la créativité sont portées par la jeunesse belge : rencontre aujourd’hui avec Gabriella, Yagmur, Emilie et Badr, quelques membres de l’équipe Monda Pupo !
Une présentation en quelques mots
Gabriella : Monda Pupo, c’est une entreprise engagée socialement et écologiquement, qui utilise le principe d’Upcycling pour créer une poupée qui, par son caractère unique, permet de remplacer l’image de la poupée « classique », stéréotypée et réservée aux filles pour la remplacer par une image d’inclusivité et de respect de la différence. Ces poupées, novatrices, sont faites à partir de chaussettes récupérées chez les Petits Riens.
Yagmur : Chez nous, vous pouvez trouver des poupées pour tous.tes : elles ont toutes les tailles, formes, couleurs et elles sont, avant tout, non-genrées. Elles sont faites pour représenter tous les enfants, et ainsi, leur redonner confiance, car désormais ces poupées véhiculent en réalité plus qu’une simple volonté de divertissement.
Émilie : Au-delà de l’aspect social, nous avons aussi un engagement écologique : nos poupées sont réalisées à partir de chaussette récupérée chez l’Asbl les Petits Riens ! Après avoir été lavées à 90° et cousues par nos petites mains avec des fils eux aussi récupérés auprès de particuliers, nos poupées sont ensuite vendues à un stand où tout est fait à partir d’objets récupérés !
Badr : Pour mieux comprendre le concept de l’upcycling que nous utilisons, c’est en fait de la récupération d’objets ou éléments ayant vocation à être réutilisés.
Comment avez-vous eu l’idée de créer ce projet ?
Badr : Tout est parti d’une observation. Après la sortie des premières images du film « La petite Sirène », avec l’actrice afro-américaine Hailey Bailey, qui interprète Ariel, on a pu observer que beaucoup d’enfants, qui ne se reconnaissaient jusque là pas dans les films, dessins-animés, semblaient étonné.e.s et surtout heureux.se d’être enfin représenté.e.s. Le monde des jouets et des poupées, en particulier, restait très peu diversifié.
Émilie : Pour faire bref, dans un monde des jouets encore très sexiste et peu représentatif nous voulons apporter un brin de fraîcheur avec des « poupées pour tous.tes et écologiques ».
Gabriella : L’idée, c’était de faire une proposition à l’encontre des poupées stéréotypées et ne représentant qu’une petite partie de la population (fines, blondes, blanches, aux yeux bleus et avant tout, destinées aux filles). Pour y remédier, nous avons donc créé Monda Pupo ! L’idée des chaussettes, quant à elle, est venue pour appuyer notre engagement écologique. Les chaussettes font partie des vêtements les plus jetés car jugées “trop sales” et/ou personnelles. Elles finissent donc inévitablement par être brûlées. En essayant d’agir à notre échelle, nous nous fournissons donc en chaussettes chez les Petits Riens (celle-ci étant préalablement lavées à 90 degré) à 1€/kg de chaussettes !
Comment s’est constituée votre équipe et défini les rôles de chacun.e ?
Gabriella : Avant de commencer l’aventure nous étions déjà ami.e.s. L’organisation LJE est venue se présenter en expliquant les possibilités pour lancer un projet. Nous avons tous.tes été convaincu.e.s et l’idée de l’upcycling est devenue une évidence pour nous.
Yagmur : Plus tard, lorsqu’il a été temps de définir les rôles, ça s’est fait naturellement selon les capacités mais surtout selon les envies. Il y a eu par la suite des changements pour garder une équipe la plus efficace possible. On a mis en place un système d’organisation par département – pôle avec une personne qui chapeaute toutes les actions.
Émilie : Badr s’occupe de la partie financière, Gabriella, les ressources humaines et communication, Léa pour la partie logistique, moi je m’occupe des aspects marketing et communication; et nous avons aussi Camille et Solène qui apportent leur soutien dans ces différents pôles.
Badr : Les rôles se sont vraiment mis en place par rapport aux compétences et envies de chacun.e; par exemple, j’ai plus d’affinité avec les finances et la comptabilité – compétences que j’ai pu développer avec ma mère – je me suis donc proposé pour ces tâches. La personne qui centralise et coordonne les actions était différente à l’origine, puis Yagmur étant très compétente pour cette partie, c’est donc elle qui s’occupe de ces tâches dorénavant. Émilie a toujours adoré la communication par exemple. Nous sommes allé.e.s vers les tâches où nous nous sentons à l’aide, ça a été très fluide.
Yagmur : Cette organisation entre nous n’a pas vraiment de lien avec nos études; Badr, Léa et moi sommes en sciences; Camille, Gabriella, Émilie et Solène sont en art d’expression. Pour la suite de nos études, personnellement j’aimerai partir vers la traduction et l’apprentissage du chinois, je sais que Badr et Émilie se destinent plus à la biologie et Gabriella veut aussi se lancer dans des études de langues. En parallèle de ce projet commun, nous continuons donc notre parcours académique.
Quels impacts souhaitent avoir
Monda Pupo sur son environnement
et sur quel type d’écosystème ?
Émilie : Nous voulons avoir un impact social, notamment sur les adultes de demain, à qui nous voulons transmettre des valeurs de respect de la différence. Nous faisons en parallèle le plus d’efforts possible pour avoir un moindre impact environnemental. Tissus comme fils sont récupérés et il n’y a pas d’emballage. Monda Pupo ne vit donc pas pour l’argent mais bien pour le changement.
Gabriella : Les valeurs qui nous portent sont vraiment l’inclusivité, le respect de la différence et surtout l’intégration du projet dans l’économie circulaire. Nos objectifs sont vraiment de (re)donner confiance à tous les enfants, de valoriser la jeunesse et son
impact sur l’évolution de demain, de sensibiliser aussi les parents à une autre approche éducationnelle par des objets – jeux non-genrés et puis nous comptons surtout reverser nos bénéfices à l’ONG Bloom (pour la protection de la biodiversité marine).
Badr : Concrètement, à travers ce projet, nous souhaitons avoir un impact sur les différents environnements dans lesquels les enfants, jeunes, jeunes adultes évoluent : de chez eux.elles, en passant par leur entourage, leurs lieux de développement jusqu’aux entreprises et pourquoi pas les créateur.trices de jouets, ainsi que la sphère de l’upcycling.
Quel encadrement vous a proposé
l’organisation Les Jeunes Entreprises ?
Yagmur : LJE passe dans une grande partie des écoles bruxelloises et de la région Wallonne pour présenter leur programme qui s’étend durant 1 an. Il suffit juste de s’inscrire en équipe et l’aventure commence, il n’y a pas de jury par exemple. LJE, c’est vraiment un réseau mondial et aussi une expérience internationale puisqu’il y a une finale nationale puis, ensuite internationale. Celle-ci se passera d’ailleurs à Izmir en Turquie. La super nouvelle, c’est que nous sommes en finale pour la Belgique et nous espérons pouvoir présenter le projet en Turquie !
Gabriella : Durant le programme, LJE met à disposition sa plateforme afin qu’on puisse être au courant des dernières nouvelles mais aussi afin de pouvoir encoder les présences, les salaires, avoir la liste des coopérateur.trices et aussi faire des rapports. Il y a aussi un certain nombre de documents types à développer pour mettre en place toutes les étapes du lancement de projet. Nous avons aussi l’opportunité d’assister à des séminaires, webinaires et autres pour nous familiariser davantage avec nos tâches. Nous avons une personne qui assure le suivi en cas de besoin et comme nous sommes finalistes belges, 2 coachs nous aident maintenant pour nous préparer.
Émilie : Il y a aussi un système de labels, propre à l’organisation LJE – des labels pour montrer que notre entreprise avance dans la bonne direction, qui sont plus des labels de structure et des labels d’impacts disons comme le label économie, digital, écologique.
Badr : Finalement nous avons eu une guidance globale mais nous avons été très autonomes. Ce format nous a poussé à aller chercher de l’information au lieu de juste rester passif et la recevoir. Nous sommes plus autodidactes par rapport à des tâches spécifiques. Cela a créé peut-être davantage d’erreurs au quotidien mais ça a développé notre agilité et résilience pour vite rebondir. Avec l’organisation LJE, nous pouvons devenir une mini-entreprise belge et avoir un véritable impact national.
Dans votre parcours, qu'est-ce qui vous a manqué ou freiné ?
Yagmur : Nous avons eu quelques problèmes avec la banque, en plus d’un manque de soutien de l’école. Au départ, nous avons aussi pas mal manqué de structure, ce qui nous a ralenti, mais maintenant nous sommes bien lancé.e.s pour aller aussi loin que possible. Ces petits problèmes ne nous empêchent en rien de continuer dans l’avenir et d’être encore plus motivé.es! La preuve, nous sommes en finale ! Comme quoi, avec ou sans le soutien de notre entourage, on peut aller loin quand on veut !
Quelles sont les prochaines étapes ?
Gabriella : La prochaine étape est de représenter la Belgique en Turquie. C’est aussi de toucher encore plus de gens pour qu’iels se rendent compte du message que l’on veut faire passer à travers notre projet. Peu importe les freins ou obstacles, l’objectif est de gagner la finale pour représenter la Belgique dans le concours Européen et ainsi, faire connaître notre projet, nos valeurs et notre mission à un public international !
Yagmur : En parallèle, nous avons aussi pour ambition d’aller le plus loin possible dans le Blue Challenge, qui est un concours écologique européen des mini-entreprises.
Badr : Pour continuer le projet, il y aurait une possibilité au-delà de l’année proposée par LJE. Il y a une version universitaire de l’organisme LJE mais nous devrons réévaluer nos objectifs selon le temps de chacun.e puisque nous continuons tous.tes nos études.
Que pouvons-nous vous souhaiter par la suite ?
Émilie : Du courage et de la réussite pour les finales et les défis à venir pour nous permettre d’aller le plus loin possible et de toucher – sensibiliser différents publics par rapport à la cause que nous soutenons et l’impact que nous souhaitons avoir.
Une citation qui vous inspire ?
“ Ne regrettez pas, souvenez-vous”
Portrait de la jeune fille en feu. Elle nous inspire, nous Monda Pupo, car peu importe où nous arriverons à la fin de l’aventure, nous ne regretterons rien et nous nous souviendrons de tout ce que nous avons fait de bien.
« Je suis vraiment contente de pouvoir faire cette interview avec TYN car, selon moi, si j’apporte ce que j’apporte aujourd’hui en tant que membre de l’équipe Monda Pupo, c’est en grande partie grâce à TYN.
Grâce aux diverses activités, rencontres que j’ai eu l’occasion de faire avec vous, j’ai appris énormément de choses qui me sont aujourd’hui réellement utiles !
J’ai appris l’éloquence, ce qui me permet aujourd’hui de m’exprimer clairement devant nos investisseurs et de les convaincre à investir dans notre projet. J’ai gagné en confiance grâce à un entrepreneur que j’avais rencontré grâce à TYN, qui m’avait prouvé que combiner études avec entreprenariat était possible. J’ai mis en place grâce à un outil appris lors d’une formation TYN (Asana), un système d’organisation et de planification efficace au sein de mon actuelle entreprise.
Et en soit, je ne pourrai jamais assez remercier TYN. Malgré cela, je me permets de dire merci, mille fois merci pour tout et merci d’être vous ! »
Yagmur – Alumni TYN